Placebo : groupe de rock britannique dont le lead singer est Brian Molko
Effet placebo : groupe d’effet psycho-physiologiques ayant pour résultat d’améliorer les bobos, parfois même les plus « gros ».
On pense d’abord à la pilule ou au cachet voire au sirop que l’on avale pour un mieux-être quasi-immédiat - 𝘫𝘦 𝘱𝘭𝘢𝘪𝘳𝘢𝘪… tout de suite.
On sait moins que ce même genre d’effet se produit aussi pour des problèmes considérés comme plus « sérieux » qu’un léger mal de tête, une petite contrariété dans le ventre ou un semblant de dos bloqué.
Et pourtant : une étude comparant l’efficacité du placebo vs chirurgie dans 53 essais cliniques a trouvé une efficacité similaire entre chirurgie et placebo.
Même pour l’arthrose et le genou ?
Même pour l’arthrose et le genou.
Avec les années passant, un genou, ça s’use plus ou moins énormément.
En toute logique, éliminer le cartilage usé créant de l'inflammation à l’intérieur de l’articulation, et donc de la le douleur, est censé apporter un « mieux » par rapport à un simple lavage endoscopique.
Et forcément un « beaucoup mieux » par rapport à une simple opération placebo où la peau est incisée et les instruments manipulés pour faire croire au patient que quelque chose de concret est en train d’être trifouillé dans son genou.
La logique se trouve pourtant face à un os : une étude n’a montré aucune différence en terme d’amélioration de la douleur, quelle que soit la technique utilisée.
Deuxième exemple : le dos.
Et pas un simple mal de dos mais du vrai, du lourd : une fracture vertébrale.
Ce qui se produit aussi souvent avec la perte osseuse des années qui passent - l'ostéoporose - parfois aidé par la prescription un peu facile d'anti-acides ( gare aux IPP inutiles ).
Pour y remédier, il y a la vertébroplastie : on injecte du ciment dans la vertèbre fragilisée pour lui redonner toute sa solidité. Avec de très bons résultats.
Le plus étonnant, c’est que les patients son autant soulagés et satisfaits lorsque l’intervention ne se déroule pas comme prévu ( une injection dans la mauvaise vertèbre, aussi appelé effet 𝘰𝘶𝘱𝘴 )
Devant cette curieuse observation, un radiologue a mené l’enquête en menant une étude avec un groupe vertébroplastie 𝘷𝘴. un groupe placebo ( incluant anesthésie, incision et odeur du ciment ).
Résultat ? Vous l’aurez intuité, ce qu'on appelle un 𝘯𝘰 𝘤𝘰𝘯𝘵𝘦𝘴𝘵 en jargon MMA : aucun vainqueur ne peut être désigné ), avec des réductions similaires en terme de douleur et d’invalidité.
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Dernier cas plus troublant encore avec l’angine de poitrine.
Une douleur profonde dans la cage thoracique quand l’afflux de sang au coeur se réduit.
À la fin des années 1950, un chirurgien italien a mis au point la procédure qui porte son nom, la technique de Fieschi, consistant en la ligature bilatérale de l’artère thoracique interne pour booster la vascularisation du tissu cardiaque.
Hé oui, même ici, même pour une chirurgie thoracique de précision, un résultat pour le moins chamboulant : non seulement l’intervention placebo n’a pas fait moins bien que la ligature réelle, mais elle a même eu pour effet d’améliorer davantage la douleur des patients ( 87% vs 67 % ).
Comment expliquer tout ceci ?
Plusieurs facteurs entrent en jeu, tenant autant à l’alliance thérapeutique ( le rapport que l’on a avec son chirurgie, la confiance qu’il nous inspire, la considération de l’équipe soignante … ) qu’à des effets physiologiques déclenchés par l'anesthésie et l'incision de la peau.
Avant même la virtuosité et la technique, il y a d'abord la mise en mouvement des processus naturels de réparation.
Quand une coupure vaut une autre coupure.
Et d’ailleurs, est-ci si dérangeant ( excepté pour la 𝘴𝘦𝘭𝘧 𝘦𝘴𝘵𝘦𝘦𝘮 des chirurgiens, qui a certes de la marge ) : pourquoi ne pas proposer systématiquement et ouvertement à chaque patient une chirurgie mini-invasive, avec moins d'anti-douleurs et de jours de récupération à la clé ?
C’est ce que propose ce spécialiste d’éthique médicale :
‘𝑃𝘭𝑎𝘤𝑒𝘣𝑜’ 𝘰𝑟 ‘𝘴ℎ𝘢𝑚’ 𝘴𝑢𝘳𝑔𝘦𝑟𝘺 𝘪𝑠 𝑛𝘰𝑡 𝑎 𝑐𝘳𝑢𝘦𝑙 𝑡𝘳𝑖𝘤𝑘 – 𝑖𝘵 𝘤𝑎𝘯 𝘣𝑒 𝑣𝘦𝑟𝘺 𝘦𝑓𝘧𝑒𝘤𝑡𝘪𝑣𝘦.
Quel rapport avec l’hypnose ?
Une parfaite illustration du lien entre le pouvoir de l’imaginaire, des attentes, des représentations de chacun ; et la cascade d’effets physiologiques immédiats qui en découlent.
Si je m'attends à aller mieux en gobant telle pilule ou en passant sur la table, mon corps fera en sorte d'aller vers ce mieux.
Tout le pouvoir du 𝘫𝘦 𝘱𝘭𝘢𝘪𝘳𝘢𝘪.
Sans doliprane ni scalpel.
( 𝑆𝑖 𝑗𝑒 𝑓𝑎𝑖𝑠 𝑢𝑛𝑒 𝑎𝑡𝑡𝑎𝑞𝑢𝑒 𝑜𝑢 𝑢𝑛 𝐴𝑉𝐶, 𝑚𝑜𝑛 𝑓𝑜𝑟 𝑖𝑛𝑡𝑒́𝑟𝑖𝑒𝑢𝑟 𝑓𝑒𝑟𝑎 𝑞𝑢𝑎𝑛𝑑 𝑚𝑒̂𝑚𝑒 𝑡𝑟𝑒̀𝑠 𝑏𝑖𝑒𝑛 𝑑𝑒 𝑚𝑒 𝑑𝑖𝑟𝑖𝑔𝑒𝑟 𝑎𝑢 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑣𝑖𝑡𝑒 𝑣𝑒𝑟𝑠 𝑙'ℎ𝑜̂𝑝𝑖𝑡𝑎𝑙 𝑙𝑒 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑝𝑟𝑜𝑐ℎ𝑒, 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑠𝑜𝑚𝑚𝑒𝑠 𝑑'𝑎𝑐𝑐𝑜𝑟𝑑. )
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