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Hypnose & philosophie : pour une vraie faux-self defense

Une citadelle intérieure, ça te parle ?

Tu es peut-être familier des écrits de Marc Aurèle, empereur romain tendu maître de la maîtrise de soi et de la droiture d'Homme, autant par éthique que pour soigner sa mélancolie.


Voilà en quoi consiste cette idée chère aux Stoïciens : pour se protéger des remous du monde extérieur, construis-toi une forteresse à l'intérieur de toi-même où tu pourras te réfugier,  voire y tenir un siège contre n'importe quel assaut de la vie, d'une simple moquerie à de la perte d'une personne aimée.

Avoir de tels remparts te rendra imprenable.


En hypnose, on peut consacrer tout un accompagnement à (re)construire un endroit de confiance, de sécurité, d'apaisement voire de paix intérieure.

Cocon, bulle, palais, citadelle ...

Quel que soit ton décor, l'idée est de le lier étroitement à un ressenti en profondeur : souvent un relâchement musculaire ( plus ou moins poussé), parfois une diminution de l'hypervigilance mentale et physique salutaire quand tout le corps vibre aux tensions de l'anxiété.


On peut vivre toute une vie sans jamais connaître ( ou très rarement ) cet état d'apaisement intérieur.

On ne peut pas vivre toute une vie dans un perpétuel état d'apaisement intérieur : la vie est faite d'émois et de mouvements, y compris intérieurs, autant de brèches bienvenues pour les apprentissages et les évolutions.

S'y réfugier en permanence pour ne jamais avoir à affronter le monde n'est pas une panacée.


Savoir que cet endroit existe en soi et pouvoir s'y ressourcer en cas de nécessité, voilà un atout qu'on peut raisonnablement viser.



L'autre grand truc des grands stoïques, c'est de découpler ce qui nous arrive des jugements que l'on porte sur ce qui nous arrive.


Autrement dit, ne pas confondre réalité et représentations :

« 𝐹𝑎𝑐𝑒 𝑎̀ 𝑙𝑎 𝑟𝑒𝑝𝑟𝑒́𝑠𝑒𝑛𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛, 𝑝𝑙𝑜𝑛𝑔𝑒 𝑒𝑛 𝑡𝑜𝑖 […] 𝑡𝑢 𝑛𝑒 𝑠𝑒𝑟𝑎𝑠 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑙𝑒 𝑗𝑜𝑢𝑒𝑡 𝑑𝑒 𝑡𝑒𝑠 𝑟𝑒𝑝𝑟𝑒́𝑠𝑒𝑛𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠. »

𝑬𝒑𝒊𝒄𝒕𝒆̀𝒕𝒆, 𝑴𝒂𝒏𝒖𝒆𝒍, 𝑿


En hypnose ( et en PNL et en TCC ), repérer ces représentations est déjà une grande étape : toutes ces façons que l'on a de se penser soi-même et de penser le monde façonnent nos comportements et nos choix de vie. 


𝘑𝘦 𝘴𝘶𝘪𝘴 𝘶𝘯 𝘤𝘩𝘢𝘵 𝘥𝘦 𝘮𝘢𝘭𝘩𝘦𝘶𝘳

𝘑𝘦 𝘥𝘰𝘪𝘴 𝘦̂𝘵𝘳𝘦 𝘪𝘳𝘳𝘦́𝘱𝘳𝘰𝘤𝘩𝘢𝘣𝘭𝘦 𝘦𝘯 𝘵𝘰𝘶𝘵𝘦𝘴 𝘤𝘪𝘳𝘤𝘰𝘯𝘴𝘵𝘢𝘯𝘤𝘦𝘴

𝘔𝘰𝘯𝘵𝘳𝘦𝘳 𝘴𝘦𝘴 𝘦́𝘮𝘰𝘵𝘪𝘰𝘯𝘴, 𝘤'𝘦𝘴𝘵 𝘦̂𝘵𝘳𝘦 𝘧𝘢𝘪𝘣𝘭𝘦

𝘕𝘦 𝘱𝘢𝘴 𝘮𝘰𝘯𝘵𝘳𝘦𝘳 𝘴𝘦𝘴 𝘦́𝘮𝘰𝘵𝘪𝘰𝘯𝘴, 𝘤'𝘦𝘴𝘵 𝘦̂𝘵𝘳𝘦 𝘪𝘯𝘴𝘦𝘯𝘴𝘪𝘣𝘭𝘦.

𝘑𝘦 𝘴𝘶𝘪𝘴 𝘧𝘶𝘮𝘦𝘶𝘳 𝘦𝘵 𝘫𝘦 𝘭𝘦 𝘴𝘦𝘳𝘢𝘪 𝘵𝘰𝘶𝘵𝘦 𝘮𝘢 𝘷𝘪𝘦.

𝘑𝘦 𝘴𝘶𝘪𝘴 𝘮𝘢𝘶𝘷𝘢𝘪𝘴 𝘥𝘰𝘳𝘮𝘦𝘶𝘳 𝘦𝘵 𝘫𝘦 𝘭𝘦 𝘴𝘦𝘳𝘢𝘪 𝘵𝘰𝘶𝘵𝘦 𝘮𝘢 𝘷𝘪𝘦.

𝘦𝘵𝘤.


Les repérer, c'est la première étape.

En faire autre chose, voilà la suite transformatrice.

Sauf que cet 𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒 𝑐ℎ𝑜𝑠𝑒 n'est inscrit dans aucun manuel ( ni de coaching ni de TCC ni de psychanalyse ni de psychologie ).


En hypnose, la première étape est de laisser venir ce qui vient naturellement de soi-même-sans-filtres ( au-delà de la carapace du faux-self, on y reviendra plus bas ).

Et si rien ne vient, alors on propose plusieurs pistes.

Idéalement jamais une seule, et jamais tout de suite.



« 𝐶'𝑒𝑠𝑡 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒 𝑚𝑖𝑟𝑜𝑖𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑟𝑒́𝑐𝑖𝑡𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝑙'𝑜𝑛 𝑑𝑒́𝑐𝑜𝑢𝑣𝑟𝑒 𝑙𝑎 𝑚𝑢𝑙𝑡𝑖𝑝𝑙𝑖𝑐𝑖𝑡𝑒́ 𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑒𝑟𝑠𝑜𝑛𝑛𝑎𝑔𝑒𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝑙'𝑜𝑛 𝑒𝑠𝑡, 𝑞𝑢𝑒 𝑙'𝑜𝑛 𝑝𝑒𝑢𝑡 𝑒̂𝑡𝑟𝑒 𝑜𝑢 𝑞𝑢𝑒 𝑙'𝑜𝑛 𝑎 𝑒́𝑡𝑒́. »

𝑷𝒂𝒖𝒍 𝑹𝒊𝒄𝒐𝒆𝒖𝒓, 𝑺𝒐𝒊-𝒎𝒆̂𝒎𝒆 𝒄𝒐𝒎𝒎𝒆 𝒖𝒏 𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆


Pour ce philosophe au nom si joyeux, toi comme moi, nous construisons notre identité à partir des histoires que l'’on se raconte sur soi et que les autres nous ont raconté et nous racontent tous les jours.


𝘑𝘦 𝘮𝘦 𝘳𝘢𝘤𝘰𝘯𝘵𝘦, 𝘥𝘰𝘯𝘤 𝘫𝘦 𝘴𝘶𝘪𝘴.

Le langage est essentiel à cette narration  mais il a aussi ses limites : certaines expériences ou sensations sont délicates à mettre en mot ~ vive l’ineffable  ou le sublime quand ils nous arrivent.

Toutes ces histoires sont des constructions dynamiques mêlant un tri dans l'avant, le maintenant et le plus tard.

De manière à ce que tout se tienne plus ou moins pour que notre histoire soit cohérente, sinon on se perd.

En particulier quand les évènements de la vie fissurent ou fracassent la jolie histoire qui « roulait » très bien jusque là.


En hypnose, on peut pousser plus loin cette plasticité du récit de soi : en utilisant cet autre mode de fonctionnement de la pensée (  plus lucide, plus créatif, plus sensitif ), on peut amener de le flexibilité là où certaines facettes de notre récit se sont figées.


C’est aussi l’occasion de découvrir les autres histoires qui se cachent derrière le miroir.

Les histoires qu’on raconte aux autres - et dont on finit par se persuader sans s’en rendre compte - pour coller aux récits familiaux, culturels, sociaux.


En hypnose, le but n’est pas de se démasquer.

Un masque, c’est utile, ça protège, ça ne se met pas là par hasard.

Le but, c’est de retrouver la liberté de choisir quand le porter.


En bref, « 𝘥𝘦𝘷𝘪𝘦𝘯𝘴 𝘤𝘦 𝘲𝘶𝘦 𝘵𝘶 𝘦𝘴 » diraient Nietzsche et Pindare avant lui.

Ce qui implique non seulement de se connaître, mais surtout d’en prendre la responsabilité.

Toi comme moi, on aurait beau se connaître au poil et être hyperlaxe question récit de soi, restent … les autres.


Tous ceux et toutes celles que toi et moi avons croisés, avec qui on relationne tous les jours, et dont certains feront encore partie de nos vies demain.

Sans eux, peut-être plus d'enfer sartrien mais aucun paradis non plus : c’est grâce à leurs histoires, leurs points de vues ( y compris sur toi et sur moi ), leurs émotions, leurs choix que toi comme moi avons construit nos récits.

C'est ce que Paul Ricoeur appelle l'éthique de la reconnaissance mutuelle.


En hypnose, on peut apprendre à sortir de ses propres récits en changeant de place, en déplaçant le focus, en échangeant les rôles.

Jouer à se mettre à la place de l’autre pour se rendre compte des jeux qui animent une relation, des personnages que l’on rejoue en boucle, des masques qui sautent au visage ( 𝘱𝘳𝘰𝘵𝘦𝘤𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘰𝘯  ) des deux côtés.

On peut aussi jouer à se mettre à la place d’un autre que soi-et-que-l’-on-aimerait-être. Une idole, un modèle, un soi rêvé.

Soi-même et mieux avec les autres.


« 𝐶'𝑒𝑠𝑡 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒 𝑚𝑖𝑟𝑜𝑖𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑟𝑒́𝑐𝑖𝑡𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝑙'𝑜𝑛 𝑑𝑒́𝑐𝑜𝑢𝑣𝑟𝑒 𝑙𝑎 𝑚𝑢𝑙𝑡𝑖𝑝𝑙𝑖𝑐𝑖𝑡𝑒́ 𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑒𝑟𝑠𝑜𝑛𝑛𝑎𝑔𝑒𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝑙'𝑜𝑛 𝑒𝑠𝑡, 𝑞𝑢𝑒 𝑙'𝑜𝑛 𝑝𝑒𝑢𝑡 𝑒̂𝑡𝑟𝑒 𝑜𝑢 𝑞𝑢𝑒 𝑙'𝑜𝑛 𝑎 𝑒́𝑡𝑒́. »

𝑷𝒂𝒖𝒍 𝑹𝒊𝒄𝒐𝒆𝒖𝒓, 𝑺𝒐𝒊-𝒎𝒆̂𝒎𝒆 𝒄𝒐𝒎𝒎𝒆 𝒖𝒏 𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆


CQFD.


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