Hypnose & philosophie : l'IA, c'est pas automatique
- Raphen Hypnose

- il y a 5 jours
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𝘐𝘈 : 𝘪𝘯𝘵𝘦𝘭𝘭𝘪𝘨𝘦𝘯𝘤𝘦 𝘢𝘳𝘵𝘪𝘧𝘪𝘤𝘪𝘦𝘭𝘭𝘦
𝘏𝘺𝘱𝘯𝘰𝘴𝘦 : 𝘐𝘯𝘵𝘳𝘰𝘴𝘱𝘦𝘤𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘢𝘱𝘱𝘳𝘰𝘧𝘰𝘯𝘥𝘪𝘦
L’iA est là pour nous plaire.
Alors poussons-là dans ses retranchements en critiquant ses réponses et en la forçant hors des travers du clientélisme.
Faisons d’elle notre Platon perso : un interlocuteur nous poussant à l’auto-maïeutique pour aller au-delà des idées toutes faites et des réponses simplistes.
En hypnose aussi on fait de l’auto-maïeutique :
~ on se/nous pose des questions décalées ( pour casser la mécanique des histoires qui se répètent ), ou axées sur nos sensations ( pour se remettre dans le corps ), ou volontairement absurdes ( pour rire de son problème-et-pas-de-soi )
~ on atteint d’autres degrés d’introspection ( la pensée sans filtre, plus directe, plus lucide )
~ on discute, on argumente ( en se reliant à des parties de soi parfois en désaccord ), on cherche un compromis
L’IA ne se lasse jamais d’écouter.
Alors lassons nous de sa disponibilité : un humain en vrai, ça répond parfois à côté, ça n’écoute pas toujours, ça entend souvent autre chose, ça nous blesse sans le faire exprès, le plus souvent.
Mais un humain, ça réagit, ça s’émeut, ça rit, ça pleure, ça nous surprend.
Ça fait réagir, ça crée du mouvement, ça met de le vie.
Ne nous lassons pas de cette part si importante de nos vies.
Votre « hypno » aussi vous propose une écoute sophistiquée.
Ni 24h/24 ni des heures durant en faisant oui de la tête : ça n’est pas son job.
Son écoute se situe plutôt au niveau de la façon dont vous formulez vos phrases, dans votre gestuelle, dans les expressions de votre visage.
Elle/il s’écoute aussi au passage, pour que notre lien à tous les deux soit le plus net possible ( sans malaise intérieur par rapport à un sujet qui résonne trop pour lui/elle par exemple )
* 𝑆𝑖 𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑜𝑢 𝑙𝑢𝑖 𝑠’𝑒́𝑐𝑜𝑢𝑡𝑒 𝑡𝑟𝑜𝑝 𝑝𝑎𝑟𝑙𝑒𝑟 𝑒𝑛 𝑠𝑒́𝑎𝑛𝑐𝑒, 𝑛’ℎ𝑒́𝑠𝑖𝑡𝑜𝑛𝑠 𝑝𝑎𝑠 𝑎̀ 𝑙𝑒 𝑙𝑢𝑖 𝑑𝑖𝑟𝑒 𝑎𝑠𝑠𝑒𝑧 𝑣𝑖𝑡𝑒. *
Et puis, sous hypnose, on s’écoute soi-même pour de vrai.
Et en séance, on rit, on pleure, on bouge, on change.
L’IA connaît tout.
Alors demandons-nous : vraiment tout ?
Tout ce qu’il y a de connu et accessible par agrégation des données qu’on lui a fournies et appris à aller chercher. Ok.
Donc une forme d’automate formé par notre inconscient collectif, et qui le façonne au passage ( Andrea Colamedici ).
Et nous lui posons les questions que l’on n’ose pas poser, par « gênance » ou par quête profond de sens, comme on le demanderait aux dieux ( Maura Gaucitani ).
D’ailleurs, toute connaissance est-elle bonne à (ap)prendre ?
Avec des intentions mal orientées, l’inconscient machinique ne se devient-il pas manipulateur ? ( Mathieu Cortel )
En hypnose aussi, on s’auto-manipule.
Comme chez l’ostéopathe, on se tord certaines idées, on réajuste la colonne vertébrale de ses valeurs, on détend les mâchoires et il faut parfois appuyer fort pour arriver au relâchement ).
Mais toujours avec des gants, et du consentement.
Votre « hypno » ne connaît pas tout : elle/il connaît des techniques, des modèles, des heuristiques, des histoires ; sa formation continue lui permet de croiser et d’enrichir ses « algos ».
D’autre part, nul besoin de tout connaître de nous : tous les détails de notre histoire ne lui sert pas à grand chose puisqu’il s’agit moins de comprendre « pourquoi » que « comment » ( comment notre problème s’enclenche et comment ajuster cette séquence-là et ces réactions-ci ).
Et surtout, en séance, nul besoin de tout connaître ni de tout comprendre.
C’est peut-être l’une des choses les plus difficiles à accepter : des fois, « ça se fait », cette tambouille intérieure qui bricole d’autres pensée-émotions-sensations, ces déclics qui s’actionnent sans qu’on n’ait appuyé sur aucun levier en apparence ( volontairement ).
L’IA psychologique est une aide précieuse.
Alors, utilisons-là : là où la demande d’accompagnement dans le domaine de la santé mentale explose par rapport à l’offre disponible, certaines IA comme Owlie ( Claire Falal-Séchet ) apportent des outils très utiles : préciser ses ressentis, désamorcer la rumination, mieux réguler ses émotions, suivre des exercices comme la création d’une safe place…
L’hypnose aussi est une méthode d’accompagnement psychologique précieuse.
Alors, remplaçons-là par une IA … ?
Si on pense que l’hypnose se résume à des modèles, des scripts, des protocoles, des techniques : ok.
Si on pense l’hypnose comme une pratique surfant sur l’inattendu et le particulier, où on ne baigne jamais dans les mêmes profondeurs de pensées et de corps, alors …
« 𝘓𝘦𝘴 𝘩𝘰𝘮𝘮𝘦𝘴 𝘦́𝘷𝘦𝘪𝘭𝘭𝘦́𝘴 𝘯’𝘰𝘯𝘵 𝘲𝘶’𝘶𝘯 𝘮𝘰𝘯𝘥𝘦, 𝘮𝘢𝘪𝘴 𝘭𝘦𝘴 𝘩𝘰𝘮𝘮𝘦𝘴 𝘦𝘯𝘥𝘰𝘳𝘮𝘪𝘴 𝘰𝘯𝘵 𝘤𝘩𝘢𝘤𝘶𝘯 𝘭𝘦𝘶𝘳 𝘮𝘰𝘯𝘥𝘦. »
Héraclite





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