D’après le célèbre roman, les Japonais devaient faire montre de stupeur et de tremblements lorsqu’ils s’adressaient au divin Empereur. Voici quelques éléments de stupeur ( 𝘴𝘵𝘶𝘱𝘰𝘳𝘦 : étonnement ) relatifs aux tremblements des personnes atteintes de la maladie de Parkinson, en partie liés à la peur que leur inspire leur Empire-maladie.
La maladie de Parkinson est dégénérative : des réseaux de neurones à dopamine sont détruits progressivement. Ces réseaux sont impliqués dans la gestion des mouvements.
D’où une triade de symptômes caractéristiques :
~ des mouvements ralentis, voire très ralentis voire impossibles
~ des muscles hyper-rigides
~ des tremblements des mains et des bras au repos
Le déclenchement de la maladie allie, comme souvent, génétique et mode de vie. Les traitements actuels sont logiquement focalisés sur l’apport ou la production de dopamine au niveau cérébral.
L’un des traitements naturels-négligés ( comme souvent ? ) qui mime les processus naturels de l’organisme s’appelle « activité physique ». Elle apporte de sérieux bénéfices, pour la fluidité des mouvements et pour la qualité de vie plus globalement.
De nombreuses pistes animent la recherche - vaccins, thérapie génique, cellules souches pour la partie biotechnologie.
Mais en parallèle de ces nouveaux tours vers le futur, d’autres approches plus « rusées » pourraient être explorées.
Une étude a par exemple montré que le gel de la marche ( 𝘧𝘳𝘦𝘦𝘻𝘪𝘯𝘨 𝘨𝘢𝘪𝘵 ) - la sensation d’avoir les pieds collés au sol avec la difficulté d’avancer - pouvait être atténuée en changeant certains motifs sur le pavé d’une rue : au lieu des motifs rectangulaires classiques d’un passage piéton, les peindre en biais de à la façon d’une perspective 3D rend la marche plus fluide.
Fait intéressant : les résultats sont encore améliorés si ce sont des motifs virtuels qui sont projetés sur le sol. L’explication des chercheurs : l’𝗮𝘁𝘁𝗲𝗻𝘁𝗶𝗼𝗻 portée sur cette 𝗻𝗼𝘂𝘃𝗲𝗮𝘂𝘁𝗲́ est le moteurs de ces bénéfices accentués.
Autre élément potentiellement déclencheur de quelque stupeur : le placebodopamine.
Des études en imagerie cérébrale ont démontré que l’administration d’un placebo de L-Dopa - l’un des médicaments de référence - déclenche également la production de dopamine dans le cerveau (au niveau du striatum, la région la plus impactée par la maladie).
À défaut de casque de réalité virtuel ou de substance placebo se profile alors une autre voie - ni royale ni impériale, quoique …
Encore peu d’études sont consacrées aux apports potentiels de l’hypnose dans cette pathologie.
D'ailleurs, si vous habitez du côté de Lille, une équipe recrute .
Les retours des praticiens et des patients sont beaucoup plus nombreux. Les potentiels bénéfices concernent les mouvements :
~ plus de fluidité
~ diminution des tremblements
~ amélioration de l’équilibre et de la posture
~ stress d’anticipation
Et au-delà, l’hypnose peut contribuer à contrebalancer d'autres impacts de la maladie :
~ anxiété et dépression
~ sommeil (la récupération est essentielle, patient ou non)
~ douleur
~ mémoire (la dopamine est également impliquée dans les processus d’apprentissage et de mémorisation).
Les Japonais se devaient de trembler devant leur Empereur.
Les Parkinsoniens ne sont pas condamnés à trembler devant les seules représentations - individuelles et collectives - de leur maladie.
Le Japon est un archipel dont l’imaginaire s’est nourri, contraint par son environnement, de la terre et de ses tremblements.
La médecine est un vaste continent qui gagnerait à se nourrir, avec une stupeur menant vers l’entrain, de l’imaginaire si mobile de leurs patients
𝐿𝑒 𝑣𝑟𝑎𝑖 𝑠𝑎𝑣𝑜𝑖𝑟 𝑑𝑜𝑛𝑛𝑒 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑙𝑖𝑒𝑢 𝑑𝑒 𝑡𝑟𝑒𝑚𝑏𝑙𝑒𝑟 𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑒 𝑠'𝑒𝑛𝑜𝑟𝑔𝑢𝑒𝑖𝑙𝑙𝑖𝑟.
Pierre Corneille
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