Hypnose & chevalet : on se refait une toile ?
- Raphen Hypnose
- il y a 20 minutes
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Devant vous, une toile en tissu gigantesque.
À chaque endroit où vous posez votre regard, des éléments qui vous sont familiers.
Les lignes, les formes, les couleurs, leurs nuances, les esquisses, les perspectives …
En approchant de plus près, vous pouvez même remarquez qu’il continue de se peindre à de multiples endroits, par petites touches toujours familières.
Ce tableau, c’est vous.
Il se peint et vous le peignez à chaque instant.
Il se peint spontanément au rythme de votre respiration, de votre digestion, de votre système immunitaire et de toutes vos autres grandes dynamiques cellulaires.
Vous le peignez à chacune de vos décisions et actions.
Vous faîtes maintenant un pas de recul pour suivre des yeux le cadre de votre toile.
Sa couleur, sa matière, son usure…
Encadre-t-il tous les coins ?
𝑌’𝑒𝑛 𝑎-𝑡-𝑖𝑙 𝑠𝑒𝑢𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑢𝑛 ?
Vous prenez encore quelques pas de recul.
Cette vue d’ensemble inédite vous fait apparaître des motifs qui semblent se répéter. Des scènes qui se répètent, des détails qui se ressemblent, des couleurs qui reviennent.
Parfois rapprochés, parfois éclatés.
Et puis, à certains endroits, des zones étonnantes, uniques, bigarrées ou bien contrastant par leur sombre.
Vous vous rappelez ces moments de style particulier - et observez au passage que ce rappel recolore un poil différemment au passage ce même endroit de votre toile ( 𝑞𝑢𝑖 𝑠𝑒 𝑝𝑒𝑖𝑛𝑡 𝑒𝑛 𝑝𝑒𝑟𝑚𝑎𝑛𝑒𝑛𝑐𝑒… )
En allant d’un point à un autre, en zoomant et dé-zoomant à volonté, vous faites des liens que vous n’aviez pas fait avant et que vous n’auriez pas fait sinon.
Vous décidez maintenant de vous rapprocher au maximum.
Vous regardez maintenant comme si vos pupilles avaient des lentilles spéciales ( à la fois loupes, infra-rouges, uv, gamma … )
Alors, vous les voyez …
Ces parties cachées, recouvertes, ces morceaux de palimpseste.
Vous placez les doigts sur votre toile, vous sentez sa texture, ses reliefs.
Vous rapprochez vos narines et humez tous les pigments transformés par le temps.
Vous tournez même vos oreilles, l’une après l’autre, au plus près de la toile pour écouter … et entendre
( 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑟𝑒́𝑝𝑖𝑡𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠, 𝑑𝑒𝑠 𝑓𝑟𝑜𝑡𝑡𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠, 𝑑𝑒𝑠 𝑣𝑜𝑖𝑥, 𝑑𝑒𝑠 𝑠𝑜𝑢𝑓𝑓𝑙𝑒𝑠, 𝑑𝑒𝑠 𝑒́𝑐𝑙𝑎𝑡𝑠, 𝑑𝑒𝑠 𝑠𝑖𝑙𝑒𝑛𝑐𝑒𝑠 … )
Vous faites corps avec elle.
Vous faites corps avec vous.
Et vous la ressentez : elle vibre, elle glisse, elle flotte, elle tambourine, elle parle, elle écoute …
( 𝐸𝑙𝑙𝑒 𝑠𝑒 𝑝𝑒𝑖𝑛𝑡 𝑒𝑛 𝑝𝑒𝑟𝑚𝑎𝑛𝑒𝑛𝑐𝑒 … )
Vous êtes votre toile.
Depuis elle, vous ressentez la peinture vous recouvrir à différents endroits.
Un pinceau ? Un crayon ? Une main ? Un rouleau ? Un os ? Un bâton ? Une gomme ? Une brosse ? Un calame ? Une craie …
Les sensations sont à chaque fois différentes et pourtant familières.
Alors, il vous vient une idée.
( 𝑉𝑜𝑢𝑠 𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑝𝑒𝑖𝑔𝑛𝑒𝑧 𝑒𝑛 𝑝𝑒𝑟𝑚𝑎𝑛𝑒𝑛𝑐𝑒 … )
De là où vous êtes, au coeur de votre matière, et si vous vous amusiez à arrêter le temps ?
À suspendre la main, le geste, l’élan, le bruit, la flèche inexorable ... … ?
Vous testez…
Bon, 𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑖𝑛𝑢𝑒 𝑑𝑒 𝑠𝑒 𝑝𝑒𝑖𝑛𝑑𝑟𝑒 𝑒𝑛 𝑝𝑒𝑟𝑚𝑎𝑛𝑒𝑛𝑐𝑒 ...
Pourtant, une simple et brève suspension d’un souffle retenu et vous pouvez ressentir à nouveaux tous les élans et toute la vitalité qui frétillent au gré de votre palette à chaque fraction de seconde.
Et tous ces pas de côté, de haut et de loin loin et ces plongées dans le près vous l’ont fait sentir comme jamais.
Alors, vous avez une autre idée : Et si je choisissais de me peindre autrement ?
À cette simple pensée, des pétillements de couleurs et de formes inédits s’allument ici et là sur votre toile.
Vous n’avez plus besoin de chercher où regarder sur votre toile.
Maintenant que vous avez votre toile en coeur et en main, vous êtes le pinceau et le fusain, le crayon et la main.
Vos mouvements ont la justesse qui vous ressemble.
Vous laissez faire et vous guidez à la fois.
Alors, prêt.e.s à (re)devenir les artistes qui pépitent en vous ?

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