Être tellement absorbé(e) au point de ne pas voir filer une journée.
Ou commencer à paniquer à l’idée que l’on n’a pas réussi à tout faire en une journée.
Ou réellement paniquer avec attaque d’angoisse carabinée - et souffrir de chronophobie.
Le temps est relatif: Albert Einstein l’a bien démontré.
Chaque chose et chaque être vivant a sa propre horloge - son temps propre.
La façon dont est perçu le temps est affaire de référentiel, de trajectoire, de perspective selon les déformations de l’espace-temps.
https://www.youtube.com/watch?v=cjMfVe8wScM
Le temps passe plus vite à la montagne, question d’espace-temps.
En bref, il n’y a pas un temps absolu, mais des temps mesurés les uns par rapport aux autres.
Pas de temps absolu non plus dans le corps.
D’abord dans l’espace qui se trouve entre nos deux oreilles et qui nous sert à percevoir le temps :
~ des saccades oculaires involontaires nous rendent temporairement aveugles et obligent le cerveau à 𝘤𝘰𝘮𝘣𝘭𝘦𝘳 𝘭𝘦𝘴 𝘵𝘳𝘰𝘶𝘴
~ il lui faut un certain temps (plusieurs dizaines de millisecondes) pour intégrer toutes les informations sensorielles pertinentes d’un moment vécu et les restituer à la conscience.
Pour preuve : touchez votre nez d’une main et votre pied posé au sol d’une autre. Vous les percevez en même temps.
Pourtant, physiquement, l’information devrait prendre plus de temps à parvenir depuis votre pied que depuis votre nez.
𝘔𝘢𝘪𝘯𝘵𝘦𝘯𝘢𝘯𝘵 ? C’est aussi une illusion.
Nous vivons techniquement toujours dans le passé proche.
Et puis il y a tous ces rythmes qui scandent notre biologie.
À chacun son horloge biologique, à chacun son chronotype.
Dans le corps encore, il y a les émotions qui transforment le temps en durée (merci Henri Bergson).
Être plongé(e) dans une occupation qui nous réjouit nous fait penser que le temps a passé plus vite.
Être plongé(e) dans une dépression qui nous accable nous focalise sur le temps qui passe et qui nous paraît alors passer plus lentement.
Fatigué(e) ou stressé(e) ? Le temps se contracte - notre capacité à capter l’information est réduite.
En danger ? Le temps se dilate (y compris dans le souvenir que l’on en aura plus tard) et tous les sens sont en alerte pour capter le maximum d’information.
Dans le corps finalement et dans ses derniers moments, la vie semblerait bien défiler dans notre esprit une dernière fois et en accéléré, comme une mémoire flash de tous nos bons vieux temps. Comme un 𝘤𝘢𝘥𝘦𝘢𝘶 ou un apprentissage issu de l'évolution, histoire de partir en paix.
Quant à l’hypnose, elle permet de devenir accordéoniste de son temps.
Accomplir une tâche en 10 secondes en suggérant que l’on a une heure pour le faire, sans se sentir pressé par le temps.
Ralentir le temps pour mieux anticiper la trajectoire d’une balle.
Et pourquoi pas lire plus de 2000 mots par minute ou se rapprocher du calcul instantané … ambitieux, donc envisageable ?
Voyager dans les représentations de son passé, et celle de son avenir.
Explorer d’autres limites encore.
Le temps se dilate généralement sous hypnose.
Avec la sensation qu’une séance a duré quelques minutes à peine au lieu d’une vingtaine ou plus.
𝘋𝘪𝘴-𝘮𝘰𝘪 𝘤𝘰𝘮𝘣𝘪𝘦𝘯 𝘵𝘶 𝘢𝘴 𝘥𝘶𝘳𝘦́ 𝘦𝘵 𝘫𝘦 𝘵𝘦 𝘥𝘪𝘳𝘢𝘪 𝘤𝘰𝘮𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘵𝘶 𝘢𝘴 𝘦𝘯𝘥𝘶𝘳𝘦́ (sans mauvais esprit) ?
Même si des états de transes profondes nécessitent de le prendre, l’intensité d’un état hypnotique et l’utilité d’une séance ne sont pas forcément proportionnelles au temps réellement écoulé.
𝐿𝑒𝑠 𝑐ℎ𝑜𝑠𝑒𝑠 𝑠𝑒 𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑓𝑜𝑟𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑙’𝑢𝑛𝑒 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙’𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒 𝑠𝑒𝑙𝑜𝑛 𝑙𝑎 𝑛𝑒́𝑐𝑒𝑠𝑠𝑖𝑡𝑒́ 𝑒𝑡 𝑠𝑒 𝑟𝑒𝑛𝑑𝑒𝑛𝑡 𝑗𝑢𝑠𝑡𝑖𝑐𝑒 𝑠𝑒𝑙𝑜𝑛 𝑙’𝑜𝑟𝑑𝑟𝑒 𝑑𝑢 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠.
𝘈𝘯𝘢𝘹𝘪𝘮𝘢𝘯𝘥𝘳𝘦
Tout est une question de tempo.
Rendez-vous justice.
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