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Photo du rédacteurRaphen Hypnose

Hypnose & printemps : à chacun son hirondelle ( 2 / 4 )

ℍ𝕪𝕡𝕟𝕠𝕤𝕖 & 𝕡𝕣𝕚𝕟𝕥𝕖𝕞𝕡𝕤 : 𝕒̀ 𝕔𝕙𝕒𝕔𝕦𝕟 𝕤𝕠𝕟 𝕙𝕚𝕣𝕠𝕟𝕕𝕖𝕝𝕝𝕖 ( 𝟚/𝟜 )


Il s’appelle Marc.

Il vient parce qu’il en a marre.

Ce printemps, il le redoute un peu.

Pourtant il n’a pas d’allergies et il aime assez le parfum léger des jeunes filles en jupes et des plus ou moins jeunes gens en terrasse.

Il est plutôt drôle Marc, le genre de personne qui blague souvent sur un fond doux-amer.

Certains discerneraient même un brin de tristesse et/ou de lassitude aux recoins de ses nombreux sourires.

Ces deux-là fusionnent souvent bien.



Ça n’est pas la première fois qu’il essaie l’hypnose.

Il avait trouvé quelqu’un il y a quelques années, pour la cigarette. Une séance et 𝑏𝑜𝑜𝑚 : plus envie de fumer.

Bon, il avait pris quelques kilos ensuite ( la faute aux fringales, mais c’était pour tenir ).

Et il avait souvent - très souvent - de reprendre. Mais il y avait ses deux filles : il leur avait promis.

Alors, il tenait. Tant pis s’il grignotait.



Mais ça n’est pour ça qu’il vient.

Il vient parce qu’il en a marre de … … 𝑏𝑜𝑛, 𝑖𝑙 𝑛𝑒 𝑠𝑎𝑖𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑡𝑟𝑜𝑝 𝑞𝑢𝑜𝑖. 𝐼𝑙 𝑎 𝑗𝑢𝑠𝑡𝑒 𝑒𝑛𝑣𝑖𝑒 𝑑𝑒 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑟𝑒𝑚𝑢𝑒𝑟, 𝑑𝑒 𝑠𝑒 𝑠𝑒𝑛𝑡𝑖𝑟 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑙𝑒́𝑔𝑒𝑟, 𝑢𝑛 𝑝𝑒𝑢 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑣𝑖𝑣𝑎𝑛𝑡 𝑞𝑢𝑜𝑖. 𝑅𝑖𝑒𝑛 𝑑𝑒 𝑔𝑟𝑎𝑣𝑒, ℎ𝑒𝑖𝑛. 𝐽𝑢𝑠𝑡𝑒 𝑢𝑛 𝑝𝑒𝑢 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑑𝑒 𝑝𝑒𝑝𝑠.

Tout un tas d’autres mots se dessinent derrière ceux qu’il ne dit pas.



Son chemin vers l’hypnose passe par une forme de suspens : l’esprit toujours en verve, la blague défensive à fleur de peau, c'est par une approche visant à le fatiguer lui-même du rythme de ses pensées qu'il arrive à faire une pause, à décrocher.

Son approfondissement passe par la légèreté et par une voie bien à lui : drôle, forcément.

Dans son état de rêverie croissant, il pense au printemps : 𝑠𝑝𝑟𝑖𝑛𝑔 ( Marc a une forte tendance au franglais, la langue culturelle de son activité de consultant digital ) … 𝑟𝑒𝑠𝑠𝑜𝑟𝑡, 𝑟𝑒𝑏𝑜𝑛𝑑 …


Chaque respiration lui permet de se propulser un peu plus haut pour un plus d’air dans le ventre et dans les tempes.


𝑆𝑝𝑟𝑖𝑛𝑔 𝑟𝑜𝑙𝑙 … ( rouleau de printemps ) … la fraîcheur, le croquant, du roulé … 𝑡𝑖𝑒𝑛𝑠, 𝑙’𝑒𝑛𝑣𝑖𝑒 𝑑’𝑢𝑛𝑒 𝑐𝑖𝑔𝑎𝑟𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑎𝑢𝑠𝑠𝑖…


Il souffle un peu plus fort à chaque respiration.


𝑈𝑛𝑒 ℎ𝑖𝑟𝑜𝑛𝑑𝑒𝑙𝑙𝑒… 𝑢𝑛 𝑝𝑟𝑖𝑛𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑞𝑢𝑖 𝑛'𝑎𝑟𝑟𝑖𝑣𝑒 𝑝𝑎𝑠 𝑎̀ 𝑠𝑒 𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒 … 𝑒𝑛 𝑎𝑛𝑔𝑙𝑎𝑖𝑠 𝑠𝑤𝑎𝑙𝑙𝑜𝑤 : 𝑎𝑣𝑎𝑙𝑒𝑟, 𝑒𝑛𝑐𝑎𝑖𝑠𝑠𝑒𝑟 …


C’est le moment de se reposer la question : qu’y a-t-il dans ce printemps qui lui titille et même lui tort parfois le ventre et lui fait vibrer les tempes ?

Sous hypnose, les réponses sont différentes. Plus directes, sans 𝑏𝑢𝑙𝑙𝑠ℎ𝑖𝑡. Forcément, ça secoue un peu.

𝐴𝑣𝑎𝑙𝑒𝑟, 𝑒𝑛𝑐𝑎𝑖𝑠𝑠𝑒𝑟, 𝑟𝑒𝑏𝑜𝑛𝑑𝑖𝑟 …

𝑆𝑜𝑛 𝑑𝑖𝑣𝑜𝑟𝑐𝑒, 𝑠𝑒𝑠 𝑓𝑖𝑙𝑙𝑒𝑠. 𝐽’𝑎𝑖 𝑚𝑒𝑟𝑑𝑒́. 𝐸𝑡 𝑗𝑒 𝑛𝑒 𝑙𝑢𝑖 𝑎𝑖 𝑝𝑎𝑠 𝑑𝑖𝑡.

𝑇𝑟𝑜𝑝 𝑓𝑖𝑒𝑟.

𝑇𝑟𝑜𝑝 𝑏𝑒𝑠𝑜𝑖𝑛 𝑑’𝑒̂𝑡𝑟𝑒 𝑓𝑜𝑟𝑡…

𝐶ℎ𝑒𝑧 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑜𝑛 𝑛’𝑎𝑣𝑎𝑖𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑙𝑒 𝑑𝑟𝑜𝑖𝑡 𝑑’𝑒̂𝑡𝑟𝑒 𝑓𝑎𝑖𝑏𝑙𝑒 …


Marc respire à grande goulées ; c’est le moment pour lui de nettoyer.


Un premier moment dans le temps : sa dernière dispute avec son ex-femme, les filles dans la pièce d’à côté. D’abord une pause pour observer : lui, elle, ce que leurs corps et leurs bouches se disent.

Marc se voit, s’entend, se met à la place de celle qu’il aime encore même après l’avoir trompée - et pas qu’une fois, 𝑜𝑛 𝑒𝑠𝑡 𝑣𝑟𝑎𝑖𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑐𝑜𝑛𝑠 𝑝𝑎𝑟𝑓𝑜𝑖𝑠 …

Il comprend certaines choses, des liens avec des scènes et des émotions passées se font.


La respiration se fait ici rituel de nettoyage : inspirer 𝑡𝑜𝑢𝑡𝑒 𝑐𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑚𝑒𝑟𝑑𝑒 ( dixit Marc … ) dans sa manière de « relationner » et l’expirer dehors, ailleurs, de lui, de sa vie.

𝐼𝑛𝑠𝑝𝑖𝑟𝑒𝑟 … 𝑒𝑥𝑝𝑖𝑟𝑒𝑟 … 𝑖𝑛𝑠𝑝𝑖𝑟𝑒𝑟 … 𝑒𝑥𝑝𝑖𝑟𝑒𝑟 … 𝐼𝑛𝑠𝑝𝑖𝑟𝑒𝑟 … 𝑒𝑥𝑝𝑖𝑟𝑒𝑟 …

Ça souffle, et ça souffle de plus en plus fort.

Fenêtres grandes ouvertes sur large cour(ant) d’air.


𝑂𝑘, 𝑗𝑒 𝑠𝑒𝑛𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝑐’𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛 𝑝𝑒𝑢 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑐𝑙𝑒𝑎𝑛.

Début de soulagement.



Marc souffle du nez. Son front se crispe. Une autre période de sa vie lui saute aux poumons : 𝑖𝑙 𝑦 𝑎 𝑙𝑜𝑛𝑔𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 … 𝑗’𝑒́𝑡𝑎𝑖𝑠 𝑔𝑎𝑚𝑖𝑛 … 𝑐’𝑒́𝑡𝑎𝑖𝑡 𝑎𝑣𝑟𝑖𝑙 … 𝑗𝑒 𝑣𝑜𝑖𝑠 𝑚𝑜𝑛 𝑝𝑒̀𝑟𝑒 … 𝑖𝑙 𝑚’𝑎 𝑒𝑚𝑚𝑒𝑛𝑒́ 𝑎𝑢 𝑝𝑎𝑟𝑐 … 𝑖𝑙 𝑚𝑒 𝑑𝑖𝑡 𝑑𝑒 𝑟𝑒𝑠𝑡𝑒𝑟 𝑠𝑢𝑟 𝑢𝑛 𝑏𝑎𝑛𝑐 𝑝𝑒𝑛𝑑𝑎𝑛𝑡 𝑞𝑢’𝑖𝑙 𝑣𝑎 𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑢𝑛 𝑡𝑜𝑢𝑟 …

C’est ce jour-là qu’il a compris qu’il devrait devenir ce qu’il appellerait plus tard un bonhomme, un vrai.

Ce sont d’autres mots qui s’étouffent dans ceux qu’il ne sanglote pas.


Nul besoin d’explications, juste se servir de la respiration : inspirer ce qu’il y a de bon à conserver, l’expirer dans le présent.

𝐼𝑛𝑠𝑝𝑖𝑟𝑒𝑟 … 𝑒𝑥𝑝𝑖𝑟𝑒𝑟 … 𝑖𝑛𝑠𝑝𝑖𝑟𝑒𝑟 … 𝑒𝑥𝑝𝑖𝑟𝑒𝑟 …


Ça souffle ici de façon presque plus gaie. Son front n’est plus froissé, le cartilage dans ses épaules s’est rempli d’air ( tiens c’est marrant, sa douleur au trapèze gauche s’est allégée ).


Pour finir, une suggestion de respirations plus stratégiques : un peu de cohérence cardiaque à pratiquer à chaque bouffée de fringale sur une semaine, et voir quel bien ça peut ou non lui faire.

Petit test en situation imaginaire : 𝑜𝑢𝑎𝑖𝑠, 𝑐̧𝑎 𝑝𝑜𝑢𝑟𝑟𝑎𝑖𝑡 𝑙𝑒 𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒.

Son corps valide par un mouvement de tête vers l’arrière.


Retour, en respirations toujours, sur un levier plus énergisant ( une séance pour avoir plus de peps, pas vrai ? )

Et maintenant, comment se sent-il par rapport à son printemps ?

𝑇𝑜𝑢𝑗𝑜𝑢𝑟𝑠 𝑝𝑎𝑠 𝑑’𝑎𝑙𝑙𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒𝑠 𝑒𝑡 𝑙’𝑒𝑛𝑣𝑖𝑒 𝑑’𝑎𝑙𝑙𝑒𝑟 𝑟𝑒𝑠𝑝𝑖𝑟𝑒𝑟 𝑒𝑛 𝑡𝑒𝑟𝑟𝑎𝑠𝑠𝑒, 𝑜𝑢 𝑚𝑒̂𝑚𝑒 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑢𝑛 𝑝𝑎𝑟𝑐 𝑡𝑖𝑒𝑛𝑠. 𝐴𝑙𝑙𝑒𝑟 𝑚𝑎𝑟𝑐ℎ𝑒𝑟 𝑝𝑖𝑒𝑑𝑠 𝑛𝑢𝑠 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙’ℎ𝑒𝑟𝑏𝑒… 𝑆𝑜𝑢𝑓𝑓𝑙𝑒𝑟 𝑢𝑛 𝑝𝑒𝑢, 𝑞𝑢𝑜𝑖.

𝐸𝑡 𝑝𝑢𝑖𝑠 𝑝𝑟𝑒𝑛𝑑𝑟𝑒 𝑢𝑛 𝑐𝑎𝑓𝑒́ 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑚𝑎 𝑓𝑒𝑚𝑚𝑒, 𝑖𝑙 𝑦 𝑎 𝑑𝑒𝑢𝑥-𝑡𝑟𝑜𝑖𝑠 𝑡𝑟𝑢𝑐𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝑗’𝑎𝑖𝑚𝑒𝑟𝑎𝑖𝑠 𝑏𝑖𝑒𝑛 𝑙𝑢𝑖 𝑑𝑖𝑟𝑒.


Sur le pas de la porte, une dernière blague et un dernier sourire échangés.

Tiens, on dirait bien que la commissure triste et lasse a été un peu soufflée…




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